Paul Etienne Vigné naît le 8 septembre 1859 à Montpellier et grandit dans la rue de la Blanquerie (actuelle rue de l'Université), à Montpellier. Sa mère, Marie Pauline Azais, très pieuse, est originaire d'Avène-les-Bains, tandis que son père, Antoine Polin Vigné, boulanger, est originaire du village d'Octon. Antoine Polin Vigné, autodidacte, fervent républicain et athée, donne à son fils une éducation solide et laïque. A la mort de son père, Paul Vigné, placé sous la tutelle de sa mère,...
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Paul Etienne Vigné naît le 8 septembre 1859 à Montpellier et grandit dans la rue de la Blanquerie (actuelle rue de l'Université), à Montpellier. Sa mère, Marie Pauline Azais, très pieuse, est originaire d'Avène-les-Bains, tandis que son père, Antoine Polin Vigné, boulanger, est originaire du village d'Octon. Antoine Polin Vigné, autodidacte, fervent républicain et athée, donne à son fils une éducation solide et laïque. A la mort de son père, Paul Vigné, placé sous la tutelle de sa mère, entre au Petit séminaire, puis au lycée. De ses deux parents, il hérite un sens aigu de la justice, de l'honnêteté intellectuelle, ainsi que le goût du combat pour ses idéaux.
Bachelier en 1876, Paul Vigné opte pour la Faculté de médecine de Montpellier, puis pour l'internat de l'hôpital civil et militaire d'Aix-en-Provence. Admis en 1880 à l'Ecole de médecine navale de Toulon, il est rapidement promu aide médecin auxiliaire de marine et gagne, en 1881, le port de Saint-Nazaire afin d'embarquer pour les Antilles, où il passe plusieurs mois et survit à la fièvre jaune.
Paul Vigné revient ensuite en France et soutient sa thèse de médecine à Montpellier en 1884, avant d'être envoyé au Sénégal (où sévit alors également la fièvre jaune), comme médecin de 2e classe sur un navire de guerre.
Affecté pour son premier poste à l'hôpital maritime de Saint-Louis, il accompagne les soldats au Soudan occidental, puis part en Casamance (1885) et en Guinée jusqu'en 1886. Il décrit la vie des soldats dans des articles qu'il fait publier sous pseudonyme. Ayant obtenu un congé sans solde, Paul Vigné est embauché comme médecin au service de la Compagnie de chemin de fer Dakar-Saint-Louis jusqu'en 1888.
Les méthodes brutales des officiers le scandalisent, le rendant hostile à la hiérarchie militaire, mais Paul Vigné n'est pas hostile aux principes de la colonisation. Ainsi, tout en défendant les Africains, il partage les préjugés raciaux de ses contemporains. Il ne dénonce pas la volonté d'imposer une culture entendue comme supérieure, mais les injustices, les crimes et les pertes humaines que la colonisation entraîne.
Paul Vigné rentre en France en 1888 et se marie avec Madeleine Vigné qu'il n'avait pu épouser en raison de sa situation professionnelle et familiale (fils d'un boulanger anticlérical).
Installé à Paris, il quitte l'armée, se lance dans l'écriture et trouve son nom de plume, ajoutant à son patronyme le nom du village d'origine de sa famille. Romancier, auteur de nouvelles et de récits de voyage, il collabore également pour "La revue bleue" et le "Figaro littéraire", dans lequel il publie aussi des articles sous le pseudonyme de Gaëtan Kerouel.
Sa vie politique commence en 1889, quand il décide de se présenter pour la première fois aux élections du conseil général dans le canton de Lunas. Aux côtés des républicains, Paul Vigné d'Octon perd face à un candidat "bien installé". Mais, sa popularité grandit, notamment lorsqu'il vient soigner les victimes du choléra à Clermont-l'Hérault. Il remporte ensuite les élections législatives dans la circonscription de Lodève en 1893, 1898 et en 1902, puis est battu en 1906. Il est également élu conseiller général du canton de Lunas de 1895 jusqu'en 1904, et maire d'Octon de 1896 à 1905. Au fil de sa carrière politique, il évolue d'un républicanisme avancé vers l'extrême gauche anarchiste. Paul Vigné d'Octon abandonne en 1920 la politique pour se consacrer aux doctrines naturistes et à la psychanalyse, devenant un fervent défenseur d'une hygiène de vie naturelle qu'il développe à Octon, à la Maison du Soleil.
Paul Vigné d'Octon aspire aux voyages tout en restant fortement attaché à sa terre natale. Il oscille, tout au long de sa vie, entre séjours parisiens, voyages à l'étranger et résidence dans la campagne héraultaise.
Paul Vigné d'Octon, veuf depuis 1936, se remarie à Cannes le 22 mars 1939 avec Marie Victoire Rose (dite Hélia) Clément-Béridon et meurt à Octon le 20 novembre 1943.